30/08/2012

La manie du pique-nique : Koukou Sabzi

Hier soir nous étions conviés à un pique-nique sur les bords de la Seine. Cela faisait des années que nous n'en avions pas eu l'occasion et, moi qui suis en colère contre Paris ces temps-ci,  je dois avouer que c'était divin. Les amis, la musique, la douceur, le cadre et les rires : nous étions hors du temps.
Quand nous allons pique-niquer, je ne manque jamais de préparer du koukou sabzi. Une sorte de tortilla aux herbes incontournable des nappes de pique-nique iraniennes.
En effet, les Iraniens ont une extraordinaire manie : celle du pique-nique. A tel point que ce déjeuner sur l'herbe fait même partie des festivités de l'évènement le plus important de l'année : Norouz - le nouvel an iranien - dont je vous parlerai plus en détail le moment venu.
Bref, en Iran, pas une sortie, un voyage, des vacances ou un week-end sans que l'on savoure quelques délicieux mets les pieds dans l'herbe et la tête dans les nuages. Mais attention, chez les iraniens, le pique-nique est un art ou il n'est ni question de couverts en plastique ni de salade toute prête achetée dare-dare chez l'épicier du coin. Surement pas. La scène ressemble plutôt à un tableau de Renoir. Sur le drap parfaitement étendu sont disposés : le samovar savamment déposé sur le réchaud bien nommé gaz é picnic - le thé vous sera d'ailleurs servi dans de vrais verres - des couverts et des assiettes qui font "gling" quand on les entrechoque, des kilos de yaourt, d'herbes, de riz, de salade olivieh (sorte de salade macédoine avec beaucoup de mayonnaise), de kotlet en tous genres (boulettes de viande, de pomme de terre etc), de kabab - que l'on fait cuire au barbecue - ... et du koukou sabzi.
Et on passe la journée à manger, à bavarder, à s'amuser et à se détendre dans des endroits merveilleux.
Pour vous faire une idée plus précise d'un pique-nique à l'iranienne regardez donc A propos d'Elly d'Asghar Farhadi de la minute 1'51 à la minute 5'.
Il fait encore beau... profitez-en pour tester la recette!

Les fameuses baies d'épine-vinette qui donnent un goût délicatement acidulé au koukou sabzi.

25/08/2012

Ode au Céleri : Khoresh-e Karafs

C'est sûr que pour apprécier ce plat, il faut aimer, adorer le céleri. Personnellement, j'en suis dingue. Pas étonnant que la recette du khoresh-e karafs - ragoût de céleri - soit l'une de mes préférée sinon MA préférée du repertoire culinaire iranien.
Il faut dire que les iraniens aiment le vert... Notamment en cuisine. C'est une gastronomie qui fait la part belle aux herbes et aux légumes plus qu'à la viande ou aux épices. Imaginez-vous qu'en Iran, on voue un véritable culte aux sabzi - les fines herbes - à tel point qu'elles ont un marché qui leur est réservé. Ainsi, irez-vous acheter vos tomates, pommes de terre et autres aubergines chez le primeur mais pour vous procurer du persil, du basilic, de l'aneth, de la menthe, etc. vous irez chez un autre vendeur : sabzi-foroush - le marchand de sabzi. Je suis persuadée que c'est pour cette raison que je suis tombée amoureuse de la cuisine iranienne.
Bref, la première fois que j'ai goûté le khoresh-e karafs j'ai failli devenir folle. Le céléri, le persil, la menthe et le citron mêlés : une explosion de saveurs.
En principe, cette recette se prépare avec du boeuf ou de l'agneau. Je le remplace par du veau qui, je trouve, se marie encore mieux avec les herbes et le céleri. D'ailleurs, la combinaison de ces derniers est si harmonieuse que l'on pourrait tout à fait omettre la viande pour réaliser une variation végétarienne voire végétalienne de ce plat.